Vimy

Vimy
Vimy

Vimy est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France.

Elle fait partie de la communauté d'agglomération de Lens-Liévin qui regroupe 36 communes et compte 241 268 habitants en 2019.

C'est un haut-lieu des batailles de la Première Guerre mondiale.

Elle est traversée par la RN 17 qui relie Arras et Lens.

Géographie

Localisation

Vimy est située entre les communes de Lens et d'Arras. Son plateau domine le bassin minier, tandis que la partie basse de la ville est située dans la plaine de la Gohelle, qui s'étend au pied de la crête de Vimy.

La côte de Vimy correspond à une faille (la faille de Marqueffles) qui a abaissé les terrains crayeux du nord par rapport à des terrains de même nature au sud. Les terrains, sensibles à l'érosion, ont donc connu cette perturbation récemment (à l'échelle des temps géologiques).

Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de huit communes :

Géologie et relief

La superficie de la commune est de 11,33 km2 ; son altitude varie de 49 à 146 mètres.

Hydrographie

Le territoire de la commune est situé dans le bassin Artois-Picardie.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (3 °C).

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 729 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 9 jours en juillet. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Wancourt à 14 km à vol d'oiseau, est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 711,4 mm,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Milieux naturels et biodiversité

Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique

L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.

Le territoire communal comprend une ZNIEFF de type 1 : la forêt domaniale de Vimy, le coteau boisé de Farbus et le bois de l’Abîme. Ce site présente de nombreux boisements et des points de vue sur la plaine de la Gohelle et le bassin minier. Plusieurs vestiges de la Première Guerre mondiale, comme les trous de bombes et les tranchées, sont encore visibles.

Urbanisme

Typologie

Vimy est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee,,,.

Elle appartient à l'unité urbaine de Vimy, une unité urbaine monocommunale de 4 265 habitants en 2017, constituant une ville isolée,.

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lens - Liévin, dont elle est une commune de la couronne. Cette aire, qui regroupe 50 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants,.

Occupation des sols

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (65,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (66,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :

terres arables (61,4 %), zones urbanisées (20,5 %), forêts (11,6 %), prairies (4,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,9 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,6 %). L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui).

Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Vimmi (1153) ; Vimi (1154) ; Vime (1256) ; Vimiacum (1259) ; Vymi (1325) ; Vymy (1337) ; Vimy-en-le-Gohelle (1515) ; Wymy (1539) ; Wimy (1720) ; Vimis (1739).

Histoire

Ancien Régime

Vimy possédait autrefois le château d'Adam de Vimy datant de 1249, qui s'élevait à l'emplacement de l'actuel hôtel de ville, point culminant de la partie basse de la ville. Celui-ci a notamment été utilisé comme refuge pour accueillir les blessés de la bataille de Lens du 20 août 1648. Vimy et son château furent l'enjeu de plusieurs batailles, comme en 1349, lorsque Vimy fut attaquée par les Anglais, puis entre 1708 et 1712, lors de la guerre de Succession d'Espagne. Le château fut détruit en 1833. On découvrit alors des centaines de squelettes dans l'ancienne cour du château. Leur présence fut attribuée à la bataille de Lens et à l'utilisation du château comme hôpital militaire par les troupes de Condé, mais il semblerait plutôt qu'ils proviennent d'une nécropole romaine sur l'emplacement de laquelle fut élevé le château.

Vimy apparaît deux fois dans les albums de Croÿ,.

Première Guerre mondiale

Bataille de la crête de Vimy

Du 9 au 12 avril 1917, les soldats du corps canadien du général Julian Byng attaquent la crête de Vimy pour la reprendre aux Allemands. Cette bataille est une victoire pour les Canadiens, qui réussissent à prendre la cote 145 et à réaliser tous leurs objectifs, au prix de 3 598 morts.

Cette victoire, là où les armées britanniques et françaises avaient échoué pendant plus de deux ans, donne aux troupes canadiennes le statut de troupes d'élite, permet au Canada d'avoir une position indépendante lors de la signature du traité de Versailles, et marque l'émergence de la nation canadienne[réf. nécessaire].

Le président du conseil Georges Clemenceau visite Béthune, Souchez, Ablain-Saint-Nazaire, Vimy, Roclincourt, communes non tenues par les Allemands, le 25 février 1918.

Le bourg est considéré comme détruit à la fin de la guerre et a été décoré de la Croix de guerre 1914-1918, le 10 août 1920.

Séquelles de guerre

Une grande partie des mares que l'on voit bien en avion autour de Vimy sont en fait d'anciens trous d'obus, mais ce ne sont pas les seules séquelles de guerre. Le phénomène de remontée naturelle des obus fait qu'on trouve encore couramment des munitions non explosées dans les champs et les jardins.

Une zone boisée, interdite au public car non déminée existe encore sur le secteur canadien du mémorial canadien de Vimy, en partie pâturée par des moutons, avec possibilité de présence d'armes chimiques. 144 chambres souterraines et 30 tunnels ont été identifiés, et treize effondrements ont eu lieu, rien qu'entre 2002 et 2005, date à laquelle les historiens, malgré les efforts d'une dizaine d'historiens anglais n'avaient pas encore retrouvé les plans de toutes les sapes, tranchées et tunnels du côté allemand.

À la suite d'un rapport d'expertise du 9 avril 2001 alertant sur l'état préoccupant du stock d'obus chimiques de Vimy (jugé dans un « état de dégradation extrême », en raison du « danger d'une explosion imminente »), 12 500 habitants ont été évacués le 13 avril 2001, pour le transfert sécurisé de 55 tonnes de munitions chimiques réfrigérées, en camions blindés vers le camp de Suippes (Marne). Pour respecter les conventions internationales, les pays n'ont plus de droit de rejeter de munitions anciennes à la mer, ni de les pétarder sur la côte (comme cela s'est fait durant des décennies dans l'estuaire de la Somme).

Le projet français SECOIA de construction d'une usine de démantèlement d'armes chimiques a pris beaucoup de retard et est finalement lancé avec la Loi de programmation militaire de 2003-2008, le site pourrait être opérationnel en 2016, et les capacités belges et allemandes suffisent à peine à leurs propres besoins.

Le caractère calcaire des sols de ce secteur a limité les transferts de métaux lourds issus des munitions, mais il existe des poches un peu plus acides, en forêt notamment, et l'observation des billes de plomb des obus shrapnell dans le sol montre qu'elles ont perdu une partie de leur plomb dans l'environnement. Aucune étude écotoxicologique ne semble avoir dans ce secteur porté sur le devenir du plomb et du mercure ou d'autres éléments chimiques faisant partie des séquelles de guerre. Il est possible que localement, les champignons (et, donc, certaines espèces gibier qui s'en nourrissent), ou le bois aient pu bioconcentrer certains de ces toxiques. Il serait par exemple intéressant d'analyser les foies et reins de sangliers, faisans, bécasses, écureuils ou moutons pour évaluer une éventuelle contamination de l'écosystème.

Le mémorial canadien

C'est sur le territoire de la commune voisine de Givenchy-en-Gohelle que se trouve le mémorial de Vimy, le plus important monument canadien aux victimes de la Première Guerre mondiale. Le monument s'élève au sommet de la cote 145 pour laquelle se sont battus les soldats canadiens en avril 1917. Il rend hommage au rôle des Canadiens lors de ce conflit, au moyen de figures de pierre symbolisant les valeurs défendues et les sacrifices faits. Érigée entre 1925 et 1936 sur le site de la bataille de la crête de Vimy, cette œuvre d'art est le fruit du travail d'artistes canadiens, l'architecte et sculpteur canadien Walter Seymour Allward.

Les deux pylônes, représentant le Canada et la France, culminent 40 mètres au-dessus de la base du monument. En raison de l'altitude du site, la figure la plus élevée — l'allégorie de la paix — domine la plaine de Lens d'environ 110 mètres.

Le terrain d'assise du mémorial ainsi que la centaine d'hectares qui l'entoure ont été donnés au peuple canadien par la France en 1922. Cela en signe de gratitude pour les sacrifices faits par plus de 66 000 Canadiens au cours de la Grande Guerre et notamment pour la victoire remportée par les troupes canadiennes en conquérant la crête de Vimy au cours du mois d'avril 1917.

En s'avançant à l'avant du monument, on peut remarquer une statue de femme voilée, tournée vers l'est, vers l'aube d'un nouveau jour. Elle représente le Canada, une jeune nation, pleurant ses fils tombés au combat. L'arête de Vimy est aujourd'hui boisée, chaque arbre a été planté par un Canadien et symbolise le sacrifice d'un soldat.

Les pierres calcaires choisies par Walter Allward viennent de Croatie. Elles sont montées sur une structure en béton. Les pierres d'origine s'étant abîmées avec le temps, des travaux de restauration ont été entrepris en 2005 et se sont achevés en 2007. La reine Élisabeth II a participé à l'inauguration le 7 avril 2007.

Seconde guerre mondiale

Au début de la seconde guerre mondiale, lors de l'offensive allemande du printemps 1940 (bataille de France), Hitler vient réaliser par lui-même la situation en juin 1940 : le 2 juin 1940, il est à Vimy.

Politique et administration

Découpage territorial

La commune faisait partie de l'arrondissement d'Arras du département du Pas-de-Calais. Par arrêté préfectoral du 20 décembre 2016, la commune en est détachée le 1er janvier 2017 pour intégrer l'arrondissement de Lens.

Commune et intercommunalités

Vimy est membre de la communauté d'agglomération de Lens-Liévin, dite Communaupole, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé en 2000 et auquel la commune a transféré un certain nombre de ses compétences, dans les conditions déterminées par le code général des collectivités territoriales.

Cette intercommunalité succède au district de l’agglomération de Lens-Liévin, né en 1968.

Circonscriptions administratives

La commune était depuis 1793 le chef-lieu du canton de Vimy. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.

Pour les élections départementales, la commune fait partie depuis 2014 du canton de Liévin.

Circonscriptions électorales

Pour l'élection des députés, la commune fait partie de la deuxième circonscription du Pas-de-Calais.

Élections municipales et communautaires

Liste des maires

Jumelages

La commune est jumelée avec :

Population et société

Démographie

Évolution démographique

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006.

En 2021, la commune comptait 4 307 habitants, en augmentation de 1,08 % par rapport à 2015 (Pas-de-Calais : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Pyramide des âges

En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 29,3 %, soit en dessous de la moyenne départementale (36,7 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 30,7 % la même année, alors qu'il est de 24,9 % au niveau départemental.

En 2018, la commune comptait 2 005 hommes pour 2 245 femmes, soit un taux de 52,82 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,50 %).

Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.

Culture locale et patrimoine

Lieux et monuments

Le Mémorial de Vimy. Le monument canadien est visité par de très nombreux touristes britanniques et canadiens. Le mémorial rend hommage aux 11 225 soldats canadiens présumés morts dans les tranchées, en avril 1917. Une partie des tranchées de la Première Guerre mondiale a été maintenue. Sur ce site se trouve le jardin de la paix canadien, réalisé en 2018, proche du centre d’interprétation Canadian Memorial Park.

Le monument commémoratif.

Le cimetière militaire de La Chaudière.

Le cimetière britannique de Petit-Vimy.

Le centre d'interprétation.

Les souterrains.

L'église Saint-Martin de Vimy.

La commune dans les arts

Vimy est mentionnée par Alexandre Dumas, au chapitre XXXVII de Vingt ans après, « La veille de la bataille » ;

La Dame d'onze heures, un film de Jean Devaivre avec Paul Meurice dans le rôle principal, se déroule pour partie à Vimy ;

Vimy apparaît en pages 22 et 23 de l'ePassport canadien depuis 2013.

En 1936, deux timbres, un de 75 centimes rouge-brun et un de 1,50 franc bleu sont émis. Ils représentent le monument canadien. Ils ont bénéficié d'une vente anticipée à Vimy le 26 juillet 1936. Ils portent les n° YT 316 et 317.

Des scènes du film La prochaine fois je viserai le cœur ont été tournées à Vimy

Personnalités liées à la commune

Abel Bergaigne (1838-1888), né à Vimy, indianiste et professeur de sanskrit à la Sorbonne.

Augustin Viseux (1909-1996), mineur de fond et ingénieur des mines, mort à Vimy.

Rino Della Negra (1923-1944), né à Vimy, résistant FTP-MOI / Groupe Manouchian.

Danielle Gaborit-Chopin (1940-), historienne de l'art, née à Vimy.

Claude Guéant (1945-), secrétaire général de l'Élysée (16 mai 2007-26 février 2011) puis ministre de l'Intérieur, de l'Outre-mer, des Collectivités territoriales et de l'Immigration (27 février 2011-10 mai 2012) est né et a passé toute sa jeunesse à Vimy.

Roger Wicke (1947-), footballeur, né à Vimy.

Didier Dubois (1967-), footballeur, né à Vimy.

Héraldique

Pour approfondir

Articles connexes

Liste des communes du Pas-de-Calais

Liens externes

Site de la mairie

« Dossier complet : Commune de Vimy (62861) », Recensement général de la population de 2017, INSEE, 21 avril 2021 (consulté le 6 juillet 2021).« Vimy »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, 6 juillet 2021.« Vimy » sur Géoportail.Carte spéciale des régions dévastées : 08 SO, Douai [Sud-Ouest], Service géographique de l'armée, 1920 (lire en ligne), lire en ligne sur Gallica.

Notes et références

Notes

Cartes

Références

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La liste des mots commençant par Vimy est la suivante :