Obs

L'Obs (intitulé au départ Le Nouvel Observateur — alors couramment surnommé « Le Nouvel Obs » — et ce jusqu'au 23 octobre 2014) est un magazine d'actualité hebdomadaire français, créé en 1964 par Claude Perdriel et Jean Daniel. Il est l'héritier de France Observateur, lui-même successeur de L'Observateur politique, économique et littéraire né en 1950.

Le journal est classé en 2013 au centre-gauche, avec une ligne « sociale-démocrate », ouverte à « toutes les gauches ». En 2020-2021, il était diffusé chaque semaine à près de 200 000 exemplaires (diffusion payée).

Filiale du groupe Le Monde, L'Obs a pour actionnariat la holding Le Monde libre (qui appartient à Xavier Niel, Matthieu Pigasse et au groupe espagnol Prisa), et le pôle d'indépendance détenu par les salariés, les syndicats et des associations.

Historique

L'origine du journal est L'Observateur politique, économique et littéraire, hebdomadaire de 24 pages tiré, dès la première parution le 13 avril 1950, à 20 000 exemplaires. Il est fondé par d'anciens résistants et anciens rédacteurs de Combat, Gilles Martinet de l'AFP, Roger Stéphane, Claude Bourdet et Hector de Galard. Roger Stéphane en est le directeur et il est convenu que Claude Bourdet rédige la plupart des éditoriaux, Bourdet « plus intraitable envers le stalinisme », tandis que Martinet donne lui « l'impression d'être plus attentif à ce qu'il y avait acceptable dans les positions soviétiques et communistes » semblant avoir surmonté leurs différences d'opinion. Suivent également Jacques Harmel, Jacques Lebar et Maurice Laval. Le journal obtient également la collaboration de Jean-Paul Sartre et devient l'Observateur aujourd'hui en 1953 puis France Observateur en 1954. Dans la France d'après-guerre, imprégnée de l'esprit de la résistance de gauche, France Observateur s'affirme comme un journal pugnace, mettant en avant la nécessité de donner leur indépendance aux colonies, faisant fuiter des rapports militaires en Indochine, dénonçant les scandales, la torture en Algérie. Le journal tire à plus de 100 000 exemplaires.

Début 1964, France Observateur subit des difficultés financières. Claude Perdriel, un industriel passionné par la presse, qui fondera plus tard Le Matin de Paris, et Jean Daniel, journaliste et écrivain, décident de relancer l'hebdomadaire qui devient le Nouvel Observateur le 19 novembre 1964.

La ligne rédactionnelle du magazine, mise au point par des penseurs tels que Maurice Clavel ou Gilles Martinet, puis après 1964 Jean Daniel, est l'héritière d'une longue période d'« opposition » aux gouvernements français de centre-droit et conserve une nette sensibilité « de gauche », incarnée notamment par la présence du philosophe André Gorz, qui signe alors ses contributions sous le nom de Michel Bosquet. En 1965, la rédaction exige pour toute candidature journalistique au périodique, une condamnation sans appel des interventions américaines au Viet-nam et à Saint-Domingue.

Le but du magazine est également de soutenir l'arrivée de la gauche sociale-démocrate au pouvoir.

En 1971, le journal participe au combat pour le droit à l'Interruption volontaire de grossesse en publiant le Manifeste des 343 femmes ayant avorté (alors que l'avortement était encore illégal). En mai 1971, le chroniqueur scientifique du Nouvel Observateur, Alain Jaubert, se fait insulter et est passé à tabac en tant que journaliste par des policiers alors qu'il accompagne un manifestant blessé, à Paris. Le journaliste est placé en garde à vue et inculpé pour insultes, rébellion, coups et blessures à agents. En réponse, un manifeste « Nous portons plainte contre la police » recueille des signatures de journalistes.

En 1974, familièrement appelé le Nouvel Obs, le Nouvel Observateur tire à 400 000 exemplaires. La raison de ce succès tient avant tout à sa capacité à saisir l'esprit du temps : il est représentatif de l'évolution des mœurs et révèle au grand public les nombreux courants socioculturels des années post-68.

Après 1981, la proximité du journal avec le pouvoir socialiste de François Mitterrand (après avoir initialement soutenu Michel Rocard) a pour conséquence un effondrement des ventes. Jacqueline Rémy, auteur d'un livre sur l'histoire de l'hebdomadaire précise à quel point le Nouvel Obs s'efforce de ménager Mitterrand ainsi que les proches du journal maintenant au pouvoir. Cette volonté d'épargner certains hommes politiques de gauche, directement inspirée par Claude Perdriel et Jean Daniel, se poursuit durant de longues années.

En 1984, à la suite de nouvelles difficultés financières, Claude Perdriel augmente le capital du Nouvel Observateur et en devient l'actionnaire majoritaire. De nouveaux journalistes sont engagés (Claude Weill, Olivier Péretié, Jean-Paul Mari…) et le concept du journal est modifié. Le Nouvel Observateur se rapproche du style « news magazine », relance l'idée des reportages et développe les faits de sociétés. Le supplément Obs de Paris apporte un regard sur la vie culturelle de la capitale tandis qu'un cahier économique est intégré au magazine à partir de 1985.

En septembre 1993, un supplément télévision fait son apparition, TéléCinéObs, dirigé par Richard Cannavo et diffusé à Paris, il devient national en janvier 1994. En 1995, Le Nouvel Observateur devient le premier magazine d'actualité français devant L'Express.

En 1999, nouvelobs.com, site d'information en continu sur Internet est lancé par Patrick Fiole (qui en dirige la rédaction) avec Christina Sourieau (direction des éditions électroniques). Une équipe spécialisée de journalistes est mise en place mais la modération est assurée par la société Netino.

En 2003, le supplément parisien, dont Guillaume Malaurie est rédacteur en chef, est rebaptisé Paris Obs. Le Nouvel Observateur se dote de suppléments régionaux dirigés par Patrick Fiole.

En septembre 2007, Le Nouvel Obs lance BibliObs, site consacré à l'actualité littéraire.

La direction du magazine a été assurée par Jean Daniel jusqu'en juin 2008, date à laquelle Denis Olivennes a été nommé directeur général délégué du groupe Le Nouvel Observateur et directeur de la publication de l'hebdomadaire. La direction de la rédaction a été confiée à Michel Labro, qui a succédé en décembre 2006 à Laurent Joffrin après son retour à Libération.

En 2011, Le Nouvel Obs lance une nouvelle plate-forme d'information participative, Le Plus. Le Plus a été mis sur pied par l'équipe de développement interne de l'Observateur qui travaillait depuis des années sur le projet, et a recruté d'anciens collaborateurs du Post à la rédaction. Le Plus est aujourd'hui[Quand ?] fort de près de 2 millions de visiteurs uniques[réf. nécessaire].

En mars 2011, Laurent Joffrin est nommé président du directoire du Nouvel Observateur, directeur de la rédaction et de la publication du titre. En août 2011, Nathalie Collin est nommée coprésidente du directoire du Nouvel Observateur, et directrice générale du groupe Le Nouvel observateur. Laurent Joffrin et Nathalie Collin codirigeaient le quotidien Libération auparavant.

Le 22 décembre 2011, Le Nouvel Observateur annonce le rachat des parts de l'ensemble des actionnaires de la société Rue89 pour un montant de 7,5 millions d'euros. Ce rapprochement se traduit par une intégration de la régie et un comarquage du site rue89.com.

Le 29 mars 2012, Le Nouvel Observateur lance un mensuel de tendances, style de vie, mode et voyages intitulé Obsession.

Si, avec sa nouvelle formule lancée en 2011, Le Nouvel Observateur a enregistré la même année une hausse des ventes en kiosques de 7 %, soit la plus forte progression des news magazines, les chiffres des ventes reculent fortement les années suivantes.

Fin 2013, à la suite de pertes très importantes (9,8 millions d'euros dans l'année), le journal cherche un acquéreur et en 2014, le processus s'accélère :

en janvier, les hommes d'affaires Xavier Niel, Pierre Bergé et Matthieu Pigasse, déjà propriétaires du journal Le Monde, rachètent 65 % du Nouvel Observateur pour 13,4 millions d'euros. Cette acquisition signifiant le désengagement partiel de Claude Perdriel,, Laurent Joffrin publie le même mois un éditorial faisant le point de la situation ;

en mars, confronté à l'érosion constante des ventes de l'hebdomadaire et en désaccord avec les nouveaux actionnaires, Laurent Joffrin démissionne du journal en même temps que Nathalie Collin, tout en restant éditorialiste. Leur démission commune, est actée par un communiqué officiel du journal. Face à la crise d'une presse déstabilisée par Internet, les actionnaires principaux cherchent une personnalité capable d'incarner le renouveau, tandis que Claude Perdriel, agacé par certaines couvertures et la dérive financière du journal, ne soutient plus le directeur de la rédaction ;

au mois d'avril, sur proposition des nouveaux actionnaires du titre, Matthieu Croissandeau est élu au poste de directeur. tandis que Nathalie Collin est remplacée par Jacqueline Volle comme directrice générale déléguée, chargée de la supervision de la direction financière, du numérique et de l'informatique ;

le 5 juin, l'Autorité de la concurrence autorise le rachat du Nouvel Observateur par le trio d'investisseurs Bergé-Niel-Pigasse, permettant ainsi de conclure l'opération annoncée en janvier. À la suite de ce changement d'actionnaires, une nouvelle formule est mise en place et, le 23 octobre 2014, Le Nouvel Observateur devient L'Obs ;

le 16 avril 2015, L'Obs est désigné « magazine de l'année 2015 » par le syndicat des éditeurs de la presse magazine (SPME).En mai 2016, après le licenciement de la directrice adjointe Aude Lancelin, Mediapart et Le Figaro, puis bientôt la quasi-totalité de la presse, avancent que cette décision revêt une dimension politique. Selon Aude Lancelin, elle était en conflit avec la direction du magazine à propos de la couverture de Nuit debout notamment. Une motion de défiance à l'égard du directeur de la rédaction est votée par 80 % par des journalistes de L'Obs, ce qui constitue une première dans l'histoire du titre. La Société des rédacteurs évoque pour sa part « une mesure injustifiée, qui déstabilise profondément le journal, à moins d'un an d'une élection présidentielle ». L'ensemble des SDJ et SDR du groupe Le Monde (Courrier International, Télérama, la Vie) dénoncent cette mesure, « méthode inédite dans l'histoire de l'Obs comme dans celle du groupe Le Monde ». Pour le fondateur de Fakir, François Ruffin, la journaliste faisait, à la satisfaction de celui-ci, un travail « à rebours de tout ce que fait L'Obs, à savoir pro-PS, libre échangiste, libéral ». Patrick Abate, sénateur PCF de la Moselle, dénonce un « licenciement contraire aux grands principes du droit de la presse ». Le 25 mai 2016, un collectif de quarante-cinq figures du monde de la pensée et de la culture publie dans Libération une tribune pour dénoncer ce licenciement comme « une opération de police intellectuelle ». Parmi les signataires figurent Denis Podalydès, Emmanuel Todd, Étienne Balibar, Claude Lanzmann, Michaël Fœssel, Benjamin Stora, Alain Badiou, Julia Cagé, Annie Ernaux ou encore l'ancien directeur du Monde Edwy Plenel.

En septembre 2016, face à des pertes de près de trois millions d'euros et des ventes en chute libre, la direction présente les détails du plan de restructuration de cinq millions avec une réduction des 40 postes de journalistes sur 180, une fusion plus poussée avec Rue89 et un recentrage de Le Plus.

En décembre 2017, L'Obs est condamné par le conseil de prud'hommes de Paris à verser 90.000 euros à son ex-directrice adjointe Aude Lancelin pour l'avoir licenciée « sans cause réelle et sérieuse ».

En septembre 2020, l'hebdomadaire est confronté à une grave érosion du nombre de ses abonnés print, de ses ventes au numéro et de ses rentrées publicitaires. Les produits d'exploitation de L'Obs sont ainsi passés de 47,1 à 43,4 millions d'euros entre 2018 et 2019. Bien loin des 71,8 millions d'euros enregistrés en 2015 souligne La Lettre A dans une enquête. La diffusion France payée a chuté de 12 % en un an (à 215 877 exemplaires), après une baisse de 19 % en 2018. Le nombre d'abonnés print est, quant à lui, passé de 191 851 à 163 332 (-15 %) précise la publication.

Le 13 novembre 2020, Cécile Prieur, ancienne directrice adjointe de la rédaction au Monde, est nommée directrice de L'Obs en remplacement de Dominique Nora qui a souhaité redevenir grand reporter,.

Le 16 décembre 2021, l'Agence France-Presse révèle que Julie Joly quittera la direction du Centre de formation des journalistes et de l'École W pour rejoindre la direction générale de L'Obs à partir du 17 janvier 2022,.

Identité visuelle (logotype)

Ligne éditoriale

Selon Claude Perdriel, fondateur du Nouvel Observateur, il s'agit d'un « journal mendésiste, social-démocrate de gauche ». Dans les années 1980, la promiscuité du journal avec ce que Télérama nomme la « Mitterrandie » fait fuir les lecteurs de l'Obs.

En 2012, selon un sondage, 71 % de ses lecteurs se disent de gauche. Après l'élection de François Hollande, le journal semble se chercher. À cette époque, selon Télérama, les liens entre les journalistes du magazine et les membres du Parti socialiste sont « aussi nourris que complexes. »Pour Aude Lancelin comme pour François Ruffin, l'évolution du journal serait caractéristique d'une gauche socialiste ralliée au néolibéralisme,.

Organisation

Direction générale

Directrice de la publication, directrice générale : Julie Joly

Direction de la rédaction

Directrice de la rédaction : Cécile Prieur

Directeurs adjoints : Grégoire Leménager, Clément Lacombe

Direction exécutive

Anciens rédacteurs en chef exécutifs :

de 1964 à 1985 : Hector de Galard (1921-1990) ;

de 1985 à 1988 : Franz-Olivier Giesbert ;

de 1988 à 1996 : Laurent Joffrin ;

de 1996 à 1999 : Bernard Guetta ;

de 1999 à 2006 : Laurent Joffrin ;

de 2006 à 2008 : Guillaume Malaurie et Michel Labro ;

de 2008 à 2014 : Michel Labro.

Résultats financiers

Les pertes du journal sont, selon Jacqueline Rémy, de près de trois millions en 2011, de cinq millions en 2012, et de dix millions en 2013. Claude Perdriel, alors propriétaire du titre, réinvestit 17 millions d'euros pour équilibrer les comptes ; il déclare en 2013 chercher des investisseurs pour un montant de cinq à six millions d'euros.

En janvier 2014 le propriétaire Claude Perdriel via le groupe Perdriel cède 66 % du capital pour un montant de 13,4 millions d'euros du Nouvel Observateur qui comprend TéléObs, Obsession et Rue89 au trio d'investisseurs Bergé-Niel-Pigasse, par ailleurs déjà actionnaire majoritaire du groupe Le Monde. Les titres Challenges et Sciences et Avenir, ne sont pas concernés par cette cession.

Fin novembre 2016, Claude Perdriel annonce vouloir sortir totalement du capital pour la fin de la même année.

Chaque année, le journal bénéficie de subventions de la part de l'État français, qui atteignent par exemple en 2014 un montant total de plus de 5 millions d'euros,. Il reçoit 390 418 € d'aides directes en 2015, 331 847 € en 2016 et 318 225 € en 2017. En 2021, l'aide totale s'élève à 183 646 €.

Rubrique et journalistes

Responsables de la rédaction

Depuis 1964 : Serge Lafaurie

De 1965 à 1978 : Jacques-Laurent Bost (1916-1990)

De 1968 à 2005 : Pierre Bénichou

De 1970 à 1977 : Olivier Todd

Depuis 1978 : Josette Alia

De 1979 à 1990 : Christiane Duparc

Directeur de la publication jusqu'en juin 2008 : Jean Daniel

2010-2014 : Laurent Joffrin

2014-2018 : Matthieu Croissandeau

2018-2020 : Dominique Nora

Depuis 2020 : Cécile Prieur

Chroniqueurs

Jean Daniel

Jacques Julliard jusqu'à fin novembre 2010,

Delfeil de Ton

François Reynaert, depuis 1995

Bernard Frank jusqu'à sa mort en 2006

Jérôme Garcin

Jean-Claude Guillebaud

Jean-Marcel Bouguereau jusqu'en 2011

Pierre Haski depuis 2014

Sophie Fontanel depuis 2015

Journalistes

Le Nouvel Observateur a compté parmi ses collaborateurs habituels Jacques Delors, Robert Badinter et Jean Lacouture.

Rubrique « Politique »

Anciens responsables : Claude Krief (1927-1969), Pierre Rouanet, Georges Mamy (1921-1997), Thierry Pfister, Franz-Olivier Giesbert, Robert Schneider, François Bazin, Renaud Dély

Rédacteurs, reporters (anciens et actuels) : Irène Allier, Claude Estier, Kathleen Evin, Claude-François Jullien, Lucien Rioux (1928-1995), Carole Barjon, Hervé Algalarrondo, Claude Askolovitch, Agathe Logeart, Matthieu Croissandeau, Maël Thierry, Pascal Riché

Anciens chroniqueur et éditorialistes : Jean Daniel, Jacques Julliard, Guy Sitbon

Rubrique « Monde »

Anciens responsables : René Backmann, Henri Guirchoun, Sara Daniel

Anciens orrespondants : Victor Cygielman, Gérard Sandoz (1914-1988)

Rédacteurs, reporters anciens et actuels : Bruno Birolli, Philippe Boulet-Gercourt, Sara Daniel, Vincent Jauvert, Jean-Paul Mari, Marcelle Padovani, Farid Aïchoune, François Schlosser, Jean-Baptise Naudet, Sarah Halifa-Legrand

Rubrique «Société »

Anciens responsables : Denis Demonpion, Nathalie Bensahel

Rédacteurs, reporters anciens et actuels : François Caviglioli, Isabelle Monnin, Olivier Toscer, Caroline Brizard, Fabien Gruhier, François Reynaert, Doan Bui, Marie Lemonnier, Elsa Vigoureux, Cecile Deffontaines, Bérénice Rocfort-Giovanni, Gurvan Le Guellec

Rubrique « Économie »

Anciens responsables : Thierry Philippon, Martine Gilson, Dominique Nora, Sophie Fay

Rédacteurs, reporters anciens et actuels : Sophie Fay, Nathalie Funès, Claude Soula, Natacha Tatu, Odile Benyahia-Kouider, Pascal Riché

Rubrique « Culture »

Responsables : Pierre Ajame (1939–1988), Guy Dumur (1920-1991), Jérôme Garcin (1996-2023)

Conseillers littéraires : Jean-Paul Enthoven, Jean-François Josselin (1939-2003),

Chroniqueurs, éditorialistes : Maurice Clavel (1920-1979), Françoise Giroud (1916-2003), Claude Roy (1915-1997)

Critiques littéraires : Hector Bianciotti, Catherine David, Jean Freustié (1914-1983), Jacques Lebar, Jean-Claude Zylberstein, Angelo Rinaldi, Frédéric Vitoux, Jean-Louis Ezine

Critiques cinématographiques : Jean-Louis Bory (1919-1979), Michel Mardore (1935-2009), Michel Cournot, Michel Grisolia (1948-2005), François Forestier, Pascal Mérigeau

Critiques musicaux et dramatiques : Maurice Fleuret (musique, 1932-1990), Odile Quirot (théâtre), Jacques Drillon (musique, de 1981 à 2017)

Critique de danse : Raphaël de Gubernatis

Directeur artistique

Robert Namia (1964-1979)

Photographes

Jean-Pierre Rey (1936-1995)

Dessinateurs de presse, jeux

Claire Bretécher (1940-2020)

François Cérésa

Copi (1939-1987)

Desclozeaux

Walter Lewino (1924-2013)

Jean-Marc Reiser (1941-1983)

Robert Scipion (1921-2001), Jacques Drillon (de 2002 à 2017), Yves Cunow depuis juillet 2020 (mots croisés)

Wiaz.

Publications

Le Nouvel Observateur, hebdomadaire de gauche d'information générale.

Rue89, site internet d'information générale de gauche, tendance social-démocrate, (à compter du 1er janvier 2012).

Le Nouveau Cinéma, magazine de cinéma publié entre octobre 1999 et septembre 2000 par le groupe du Nouvel Observateur, avant de fusionner au sein du supplément TéléObs le 12 octobre 2000.

Obsession, supplément gratuit du Nouvel Observateur, spécialisé dans la mode, la culture et l'art de vivre ; est transformé quelque temps après son lancement en « cahier de tendance » sous le titre O.

Internet

Le Nouvel Observateur est présent sur Internet avec nouvelobs.com ou Nouvelobs interactif depuis le 15 décembre 1999. C'est un site d'information en continu diffusé par internet, il est directement dérivé du magazine hebdomadaire.

Le site lancé par le groupe Perdriel le 15 décembre 1999. Il était initialement dirigé par Patrick Fiole à la direction de la rédaction de l'hebdomadaire et par Christina Sourieau. Nouvelobs.com, se proposait d'être le « quotidien permanent sur le web » du titre de presse, présentant l'actualité « en temps réel ».

Depuis 2015, le site fait plus de place aux articles dotés d'angles ou de traitement originaux. Un effort particulier est porté à la vidéo.

À côté de l'information politique, internationale, économique et culturelle, s'y trouvent des services pratiques : programmes télé, météo, cours de la bourse, annonces d'emplois et immobilières, multimédia, automobile, gastronomie, enseignement, voyage, , etc.. Les articles sont rédigés par l'ensemble de la rédaction de l'hebdomadaire. La modération est externalisé, assuré par la société Netino.

Distingué en 2006 dans le cadre de la huitième édition du Grand prix des médias, organisé par CB News, dans la catégorie site média. Il est, depuis 2007, l'un des principaux sites d'information généraliste français.

En septembre 2007, Le Nouvel Obs lance BibliObs, un site internet placé sous la direction de Jérôme Garcin, consacré à l'actualité et aux débats littéraire et intellectuel. Il a été conçu par l'équipe de Rue89 en partenariat avec Le Nouvel Observateur et a été lancé en septembre 2007. Il est dirigé par Grégoire Leménager.

Le 22 décembre 2011, Le Nouvel Observateur annonce l'achat de l'ensemble des actions de la société Rue89 pour un montant de 7,5 millions d'euros,. Ce rapprochement se traduit par une intégration de la régie et un comarquage du site rue89.com.

BibliObs

Création

Le 7 septembre 2007 apparaît sur le site du Nouvel Observateur une courte présentation de BibliObs : « Le site littéraire, lancé par l'équipe du Nouvel Observateur et conçu par Rue89 ouvre ses portes à tous les internautes passionnés par l'actualité du livre. Son principe : de chaque livre, essai, roman, etc, BibliObs fait un débat avec les lecteurs-internautes. Nous vous invitons donc dès maintenant à réagir aux critiques des journalistes de l'Obs, découvrir les contributions de nos invités, annoncer des événements à venir, passer une petite annonce et, surtout, publier vos propres articles ou créer votre blog thématique ».

Le site a été conçu par les fondateurs de Rue89. Initialement, il devait devenir, à l'instar de Rue89, « à trois voix » : associant « Journalistes, libraires, internautes ». Son lancement a été préparé au printemps 2007 avec Jérôme Garcin, chef du service Culture du Nouvel Observateur, Grégoire Leménager, journaliste au Nouvel Observateur et Louis Dreyfus, alors directeur général de l'hebdomadaire.

Histoire

Le 7 août 2008, BibliObs lance le premier Prix du roman noir qui est décerné chaque année par les internautes.

Le 8 février 2010, BibliObs révèle que Bernard-Henri Lévy cite un canular signé Jean-Baptiste Botul pour contester la philosophie d'Emmanuel Kant dans un livre intitulé De la guerre en philosophie.

Le 7 octobre 2017, l'écrivain Pierre Jourde, invité de BibliObs où il tient le blog Confitures de culture, s'en prend avec véhémence à Gérard Collard, libraire-vedette de La griffe noire.

Le 20 décembre 2017, dans une interview à BibliObs, Serge Klarsfeld, président de l'association des Fils et Filles de déportées de France, « réclame l'interdiction de la réédition des pamphlets antisémites de Louis-Ferdinand Céline ».

Le 15 janvier 2018, dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, publiée sur BibliObs, l'écrivain franco-congolais Alain Mabanckou refuse de participer au projet du président de la République pour la Francophonie.

Diffusion

Diffusion de L'Obs, selon les données de l'ACPM (ex-OJD) :

Controverses

Interview d'un faux garde du corps de Saddam Hussein

Le 20 décembre 1992, peu après la guerre contre l'Irak, le Nouvel Observateur publie une interview de six pages avec le « capitaine Karim », présenté comme un garde du corps repenti de Saddam Hussein. Le témoignage consiste en une énumération d'atrocités supposément commises par le leader irakien. Pourtant, il s'avère par la suite que le « capitaine Karim » n'avait jamais été garde du corps mais était un mythomane irakien dont certains médias s'étaient fait l'écho sans vérifier leurs sources.

Accusations de complaisance et informations erronées au sujet de Nicolas Sarkozy

La société des rédacteurs du magazine, attachée à l'indépendance des rédactions, a critiqué le directeur du journal Denis Olivennes pour avoir consacré à Nicolas Sarkozy un entretien de huit pages, en juin 2009, jugé excessivement complaisant.

En 2008, Le Nouvel Observateur publie une information erronée concernant le président Nicolas Sarkozy, ce que le magazine a reconnu grâce à l'intervention du journaliste Jean Quatremer. En février 2008, le rédacteur en chef Airy Routier a donné sur le site internet du Nouvel Observateur une autre information très contestée, sur un SMS qui aurait montré que « le président de la République était prêt, quelque temps avant son mariage, à en annuler les cérémonies à la condition que son épouse précédente, dont il venait de divorcer, revienne à lui ».

Conflit avec le Parti de gauche

Lors de l'élection présidentielle de 2012, Le Nouvel Observateur a été accusé par le Parti de gauche d'avoir favorisé la candidature de Marine Le Pen dans les deux semaines précédant le premier tour, afin qu'elle puisse se maintenir dans les sondages devant Jean-Luc Mélenchon et ainsi rafler la plus grande partie du vote protestataire, chez les jeunes, les ouvriers et les employés. Le directeur du journal Laurent Joffrin a contesté ces accusations et estimé que Jean-Luc Mélenchon s'était de lui-même fourvoyé en assistant en 2007, alors qu'il était encore au Parti socialiste, à une remise de légion d'honneur au militant d'extrême droite Patrick Buisson, conseiller de Nicolas Sarkozy. François Delapierre, directeur de la campagne de Jean-Luc Mélenchon a répondu que Jean-Christophe Cambadélis, bras droit de Dominique Strauss-Kahn, était aussi présent à cette remise de médailles, ainsi que plusieurs journalistes et sondeurs.

Publication d'une publicité de la Fondation Jérôme-Lejeune

Le 8 décembre 2012, Aurore Bergé, conseillère politique de l'UMP s'indigne d'une publicité pour la Fondation Jérôme-Lejeune dont elle affirme que le message est contre l'avortement, en insinuant que la société laisse les embryons sans défense. Très vite relayée par de nombreux médias,, l'information choque certains lecteurs du Nouvel Obs. Face à cette polémique, le journal présente ses excuses pour une annonce non « conforme à ses valeurs » par l'intermédiaire de son directeur, Laurent Joffrin et de Renaud Dély, directeur de la rédaction.

Condamnation pour atteinte à la vie privée de DSK

À la suite de la parution du livre Belle et Bête de Marcela Iacub, dans lequel l'auteure raconte sa liaison sans le nommer avec Dominique Strauss-Kahn en 2012 et dont le Nouvel Observateur avait publié de larges extraits, le 26 février 2013, le journal est condamné à 25 000 euros d'amende pour « violation de l'intimité de la vie privée ».

Le jugement ordonne à l'hebdomadaire la diffusion d'un communiqué judiciaire couvrant la moitié de sa « une », le journal a été en outre condamné au versement de 25 000 euros de dommages et intérêts à Dominique Strauss-Kahn.

Licenciements

En mai 2016, la directrice adjointe de la rédaction, Aude Lancelin, est licenciée la veille d'un conseil de surveillance réunissant les actionnaires de l'Obs. Si le directeur Matthieu Croissandeau évoque une décision « managériale », plusieurs journalistes considèrent la décision politiquement motivée en raison des opinions orientées à gauche d'Aude Lancelin et de ses critiques du gouvernement, et une motion de défiance contre Croissandeau est votée par 80 % de la rédaction. L'actionnaire Claude Perdriel avait jugé, au cours du conseil de surveillance, la directrice adjointe « en faute avec la charte qu'elle a signée en arrivant à l'Obs. […] Notre journal est social-démocrate. Or elle publie des articles antidémocratiques dans ses pages ». Aude Lancelin dénonce par la suite l'influence détenue par le CAC 40 sur le système médiatique français.

Le 12 mai 2021, la Cour d'appel de Paris « reconduit entièrement le jugement des prud'hommes » qui avait déjà condamné l'Obs en première instance en décembre 2017 pour le licenciement d'Aude Lancelin. L'hebdomadaire doit verser 90 000 euros d'indemnités à son ex-directrice adjointe pour licenciement abusif « sans cause réelle et sérieuse ».

En mars 2017, la journaliste Cécile Amar est sanctionnée pour avoir écrit un livre d'entretien avec Jean-Luc Mélenchon.

Prix littéraire

En 2012, en partenariat avec France Culture, le magazine crée le Prix Mauvais genres, prix littéraire.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Tadashi Nakamura, Histoire d'un hebdomadaire culturel et politique en France : Le Nouvel Observateur, Presses universitaires de Nagoya, 2021 (ouvrage couronné par le Prix Shibusawa-Claudel en 2021).

Aude Lancelin, Le Monde libre, Les Liens qui libèrent, 2016

Daniel Garcia, Le Nouvel Observateur 50 ans, Les Arènes, 2014.

Jacqueline Remy, Le Nouvel Observateur 50 ans de passions, Pygmalion, 2014.

Pierre Hédrich, Meurtre au Nouvel Observateur, L'Archipel, 2010.

Pierre Hédrich, Dans les coulisses du Nouvel Observateur, Chronique d'un maquettiste au cœur d'un grand hebdomadaire, L'Harmattan, 2006.

Corinne Renou-Rativel, Jean Daniel, 50 ans de journalisme, de l'Express au Nouvel Observateur, Le Rocher, 2005.

Philippe Tétart, Histoire politique et culturelle de France Observateur, tome I, L'Harmattan, 2001.

Philippe Tétart, Histoire politique et culturelle de France Observateur, tome II, L'Harmattan, 2001.

Louis Pinto, L'Intelligence en action : le Nouvel Observateur, Paris, Métailié, 1984.

Lucien Rioux, Le Nouvel Observateur. Des bons et des mauvais jours, Hachette, 1983.

Articles connexes

Indépendance des rédactions

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